Les frelons asiatiques (Vespa Velutina Nigrithorax)
La vigne au père Goujon » que papa a
achetée il y a bien longtemps (dans les années 80 sans doute) se trouve juste
à côté de la « Vigne de la Haumuche » (VDLH). Elle en est séparée par ce que l’on appelle« La vigne
à René » (voir les origines de La Haumuche). Avec le temps, cette ancienne vigne
s’est transformée en bois, avec quelques beaux chênes rouvres qui atteignent
bien les 10 m de haut. Je pense que ces arbres devenus trop grands, commencent à
gêner la vigne. Ils sont même très certainement à l’origine de la forte épidémie de
"suette" (c’est comme ça qu’on appelle l’oïdium chez nous) qui a décimé
pratiquement toute la récolte 2012 dans le haut de la vigne. Nous avons demandé
à Patrick Bouhet d’abattre ces arbres. Il a ainsi commencé la semaine dernière.
Et, parmi les chênes déjà tombés au sol, j’ai trouvé les restes d’un énorme nid
d’hyménoptères, gros comme un ballon de basket. Une partie était encore
accrochée à la cime du chêne. Le reste, tombé au sol s’était cassé en 2 gros
morceaux, laissant apparaître les alvéoles et toute la belle architecture de
cette construction de papier mâché.
Quelle sorte de guêpe avait bien pu construire ce
nid ? J’ai tout de suite pensé aux frelons, mais lesquels ? J’ai
consulté mon conseiller scientifique en biologie, Roland Raimond :
enseignant chercheur à l’Université de Poitiers et il m’a précisé que le frelon
asiatique construisait bien son nid en hauteur contrairement au frelon européen
qui construit le sien plutôt à l’abri (trou d’arbre, de mûr, cheminée, ou
comble de maison…). C’est la preuve, bien visible, que le frelon asiatique est bien
arrivé jusqu’à la Haumuche. Bien sûr le nid est abandonné, je n’ai vu que
quelques petites boulettes noires à l’extrémité de quelques alvéoles. De toute
façon, ce nid n’aurait pas resservi, la reine s’est réfugiée bien à l’abri
quelque part dans un petit coin douillé. Elle reconstruira le tout au printemps
dans un autre arbre et repartira de plus belle… Nous, on sera encore plus
vigilent, surtout avec les 2 gros poiriers (de la « Poire Curé »
comme disait mon grand-père Denys, ou poire « Louise bonne », bonne à
faire cuire ou en compotes ) de la « vigne à René » où les frelons adultes
viendront assurément se nourrir au moment des vendanges, et les raisins mûrs
aussi vont les attirer.
De drôles de cochenilles (Coccoidea)
L'autre jour, en arrachant un cep crevé lors de la préparation des
plantations, j’ai vu, collées au piquet qui se trouvait juste à côté, à 50 cm du
sol environ, plusieurs petites choses qui ressemblaient beaucoup à de grosses
cochenilles. J’en ai compté une bonne dizaine au moins. Les cochenilles, vous
savez, les espèces de petites pellicules blanchâtres de 2 à 3 mm de diamètre
qui sont collées sur les feuilles de vos plantes d’intérieur et qui en sucent
la sève. On les décolle avec l’ongle et il faut s’en débarrasser vite en lavant
bien les feuilles (purin d’ortie, produit phytosanitaire de jardinerie…). Mais
là, ces capsules font bien 8 mm de diamètre. Je les ai décollées et regardées à
la loupe. On dirait alors que ces bestioles, ces animalcules pourraient
appartenir au règne végétal. Coupé en 2, un échantillon laisse voir des parties
vertes comme de la chlorophylle. On peut aussi distinguer une sorte de bourgeon
vert un peu en forme de pénis sur certains d’eux. Un semblant de racine semble
émerger d’une des coquilles blanchâtres. Seraient-ce les résidus d’une plante
grimpante restés accrochés au piquet ? Pourtant je désherbe soigneusement
la vigne et ne laisse pas de liserons ou autres lianes se développer de la sorte !
Ce ne sont pas non plus des restes de vrilles de la vigne, elles ne sont pas faites
comme ça. Pour l’instant je ne sais pas ce que c’est.
La « vigne à René » a été littéralement labourée par un ou plusieurs sangliers qui, de leur groin, retournent les touffes d’herbe à la recherche de vers de terre et éventuellement d’autres larves qui hibernent sous terre. Les dégâts ne sont pas bien importants, mais cela crée des ornières, des trous assez profonds pour m’embêter lorsqu’il faudra tondre le pré. Ce sanglier là a de la force et il doit être assez gros pour labourer de la sorte (je ne l’ai pas rencontré). Heureusement, il ne s’est pas trop aventuré dans les rangs de la vigne, empêché sans doute par les nombreux fils de fer de soutien des ceps. Il a juste pénétré de quelques mètres dans le passage du milieu de la vigne.
|
Les échantillons vont être confiés à mon expert biologiste
pour identification. J’ai quand même un peu peur car ces bestioles ont été
trouvées sur le piquet situé juste à côté d’un magnifique cep de Côt (on l'appelle aussi Malbec) qui était en pleine
force de l’âge l'an dernier au moment de la taille et qui a subitement crevé en début de saison. Plus
grave, c’est que ce cep se trouvait lui-même à côté d’un autre beau cep de Côt, un jumeau, et qui a crevé dans les mêmes conditions
l’année précédente. Il ne faudrait pas que ces bestioles soient la cause de ça et
boulottent un beau cep chaque année.
Un gros sanglier (Sus scrofa)
La « vigne à René » a été littéralement labourée par un ou plusieurs sangliers qui, de leur groin, retournent les touffes d’herbe à la recherche de vers de terre et éventuellement d’autres larves qui hibernent sous terre. Les dégâts ne sont pas bien importants, mais cela crée des ornières, des trous assez profonds pour m’embêter lorsqu’il faudra tondre le pré. Ce sanglier là a de la force et il doit être assez gros pour labourer de la sorte (je ne l’ai pas rencontré). Heureusement, il ne s’est pas trop aventuré dans les rangs de la vigne, empêché sans doute par les nombreux fils de fer de soutien des ceps. Il a juste pénétré de quelques mètres dans le passage du milieu de la vigne.
Il faudra quand même réparer et reboucher les trous, sinon gare aux lames de la tondeuse.C’est surprenant de penser que ces animaux se tiennent à moins de 100 m des habitations. Et s’ils se cachent dans le bois, cela fait une raison supplémentaire pour le couper, allez hop.
Biches (Cervus elaphus)
D’autres animaux fréquentent la vigne, j’en reparlerai
à l’occasion. Pour la première fois au printemps 2012, les biches (Cervus elaphus) sont venus se régaler
des jeunes pousses, rasant de la sorte une bonne cinquantaine de ceps, tout en haut de la
vigne et condamnant déjà leur production future. La vigne voisine a aussi été
victime des biches plus encore que la VDLH. Il faudra que je
fasse quelque chose au printemps, mais quoi ? Je vais sans doute tenter un
répulsif du type chiffon imbibé d’urine humaine, il paraît que ces animaux
n’aiment pas ça.
Sinon, le temps étant au beau fixe,la taille va commencer dès aujourd'hui.
(Je laisse à Anna, diplômée de biologie de l'Université de Poitiers, titulaire d'un DEA, le soin de vérifier la terminologie latine de ce message).