lundi 18 février 2013

Des hôtes indésirables

Les frelons asiatiques (Vespa Velutina Nigrithorax) 

 La vigne au père Goujon » que papa a achetée il y a bien longtemps (dans les années 80 sans doute) se trouve juste à côté de la « Vigne de la Haumuche » (VDLH). Elle en est séparée par ce que l’on appelle« La vigne à René » (voir les origines de La Haumuche). Avec le temps, cette ancienne vigne s’est transformée en bois, avec quelques beaux chênes rouvres qui atteignent bien les 10 m de haut. Je pense que ces arbres devenus trop grands, commencent à gêner la vigne. Ils sont même très certainement à l’origine de la forte épidémie de "suette" (c’est comme ça qu’on appelle l’oïdium chez nous) qui a décimé pratiquement toute la récolte 2012 dans le haut de la vigne. Nous avons demandé à Patrick Bouhet d’abattre ces arbres. Il a ainsi commencé la semaine dernière. Et, parmi les chênes déjà tombés au sol, j’ai trouvé les restes d’un énorme nid d’hyménoptères, gros comme un ballon de basket. Une partie était encore accrochée à la cime du chêne. Le reste, tombé au sol s’était cassé en 2 gros morceaux, laissant apparaître les alvéoles et toute la belle architecture de cette construction de papier mâché. 

Le nid de frelons asiatiques tombé de l’arbre lors de son abattage. Une partie est encore visible, accrochée à la cime de l'arbre. 2 morceaux, gros comme un ballon de basket, gisent sur le sol, montrant les alvéoles et la belle architecture du nid.
Quelle sorte de guêpe avait bien pu construire ce nid ? J’ai tout de suite pensé aux frelons, mais lesquels ? J’ai consulté mon conseiller scientifique en biologie, Roland Raimond : enseignant chercheur à l’Université de Poitiers et il m’a précisé que le frelon asiatique construisait bien son nid en hauteur contrairement au frelon européen qui construit le sien plutôt à l’abri (trou d’arbre, de mûr, cheminée, ou comble de maison…). C’est la preuve, bien visible, que le frelon asiatique est bien arrivé jusqu’à la Haumuche. Bien sûr le nid est abandonné, je n’ai vu que quelques petites boulettes noires à l’extrémité de quelques alvéoles. De toute façon, ce nid n’aurait pas resservi, la reine s’est réfugiée bien à l’abri quelque part dans un petit coin douillé. Elle reconstruira le tout au printemps dans un autre arbre et repartira de plus belle… Nous, on sera encore plus vigilent, surtout avec les 2 gros poiriers (de la « Poire Curé » comme disait mon grand-père Denys, ou poire « Louise bonne », bonne à faire cuire ou en compotes ) de la « vigne à René » où les frelons adultes viendront assurément se nourrir au moment des vendanges, et les raisins mûrs aussi vont les attirer.


De drôles de cochenilles (Coccoidea)


L'autre jour, en arrachant un cep crevé lors de la préparation des plantations, j’ai vu, collées au piquet qui se trouvait juste à côté, à 50 cm du sol environ, plusieurs petites choses qui ressemblaient beaucoup à de grosses cochenilles. J’en ai compté une bonne dizaine au moins. Les cochenilles, vous savez, les espèces de petites pellicules blanchâtres de 2 à 3 mm de diamètre qui sont collées sur les feuilles de vos plantes d’intérieur et qui en sucent la sève. On les décolle avec l’ongle et il faut s’en débarrasser vite en lavant bien les feuilles (purin d’ortie, produit phytosanitaire de jardinerie…). Mais là, ces capsules font bien 8 mm de diamètre. Je les ai décollées et regardées à la loupe. On dirait alors que ces bestioles, ces animalcules pourraient appartenir au règne végétal. Coupé en 2, un échantillon laisse voir des parties vertes comme de la chlorophylle. On peut aussi distinguer une sorte de bourgeon vert un peu en forme de pénis sur certains d’eux. Un semblant de racine semble émerger d’une des coquilles blanchâtres. Seraient-ce les résidus d’une plante grimpante restés accrochés au piquet ? Pourtant je désherbe soigneusement la vigne et ne laisse pas de liserons ou autres lianes se développer de la sorte ! Ce ne sont pas non plus des restes de vrilles de la vigne, elles ne sont pas faites comme ça. Pour l’instant je ne sais pas ce que c’est.

Les bestioles non identifiées, photographiées à la loupe, Leur taille est d’environ 5 à 8 mm.
Les échantillons vont être confiés à mon expert biologiste pour identification. J’ai quand même un peu peur car ces bestioles ont été trouvées sur le piquet situé juste à côté d’un magnifique cep de Côt (on l'appelle aussi Malbec) qui était en pleine force de l’âge l'an dernier au moment de la taille et qui a subitement crevé en début de saison. Plus grave, c’est que ce cep se trouvait lui-même à côté d’un autre beau cep de Côt, un jumeau, et qui a crevé dans les mêmes conditions l’année précédente. Il ne faudrait pas que ces bestioles soient la cause de ça et boulottent un beau cep chaque année. 


Un gros sanglier (Sus scrofa)


La « vigne à René » a été littéralement labourée par un ou plusieurs sangliers qui, de leur groin, retournent les touffes d’herbe à la recherche de vers de terre et éventuellement d’autres larves qui hibernent sous terre. Les dégâts ne sont pas bien importants, mais cela crée des ornières, des trous assez profonds pour m’embêter lorsqu’il faudra tondre le pré. Ce sanglier là a de la force et il doit être assez gros pour labourer de la sorte (je ne l’ai pas rencontré). Heureusement, il ne s’est pas trop aventuré dans les rangs de la vigne, empêché sans doute par les nombreux fils de fer de soutien des ceps. Il a juste pénétré de quelques mètres dans le passage du milieu de la vigne.


Ornières laissées par le sanglier dans la « vigne à René »

Il faudra quand même réparer et reboucher les trous, sinon gare aux lames de la tondeuse.C’est surprenant de penser que ces animaux se tiennent à moins de 100 m des habitations. Et s’ils se cachent dans le bois, cela fait une raison supplémentaire pour le couper, allez hop.


Biches (Cervus elaphus)


D’autres animaux fréquentent la vigne, j’en reparlerai à l’occasion. Pour la première fois au printemps 2012, les biches (Cervus elaphus) sont venus se régaler des jeunes pousses, rasant de la sorte une bonne cinquantaine de ceps, tout en haut de la vigne et condamnant déjà leur production future. La vigne voisine a aussi été victime des biches plus encore que la VDLH. Il faudra que je fasse quelque chose au printemps, mais quoi ? Je vais sans doute tenter un répulsif du type chiffon imbibé d’urine humaine, il paraît que ces animaux n’aiment pas ça.

Sinon, le temps étant au beau fixe,la taille va commencer dès aujourd'hui.

(Je laisse à Anna, diplômée de biologie de l'Université de Poitiers, titulaire d'un DEA, le soin de vérifier la terminologie latine de ce message). 

dimanche 10 février 2013

Le mauvais temps


Ce week-end, le temps a été exécrable, un temps à ne pas mettre un sécateur dehors. 
Nous avons subi une température ne dépassant pas 5 °C au plus chaud de la journée, avec un vent violent et il est tombé plus de 20 mm d’eau ces dernières 24 h. 
Le bas de la vigne est complètement inondé. Le début de la taille est donc repoussé à une date ultérieure. Il y a longtemps que je n'avais vu ça.
C'est vrai, il faut bien les encouragements d’une belle journée ensoleillée pour se lancer à tailler la vigne. Pensez-donc, il y a plus de 1000 ceps à « sculpter en bonzaï » (Oui c'est un peu ça la taille !), alors ça se prépare mentalement un peu.
D’autres occupations ont donc été programmées. Et comme le clip publié sur la toile, avec en vedette le haut de la vigne, a rendu le bas quelque peu jaloux, un autre montage a ainsi été réalisé avec, cette fois, le bas en premier rôle. 
Le cycle de la vigne, le bas.

L’accompagnement musical est très probablement une interprétation d'Erik Satie par Stéphanie au piano familial.