jeudi 26 juin 2014

9 juin 2014, la nuit de la grande désolation à la vigne de La Haumuche

Vers 5 h du matin, un orage terrible s'est abattu sur le vigne de la Haumuche. Pendant plus de 20 minutes, une pluie de grêlons énormes a tout ravagé sur son passage. Un nuage d'environ 5 km de largeur se déplaçant d'ouest en est, en provenance de Lusignan, Poitiers, Montamisé a survolé la Haumuche, le bourg de Bonneuil-Matours, le Trait et aussi la Grève pour filer vers Monthoiron.


Par endroits des congères se sont formées,
elles résistent au soleil du lendemain.
12 heures après l'orage, on trouve encore des grêlons
gros comme des balles de golf.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

État des lieux

La grêle, d'une violence comme je n'avais jamais vue,  a tout broyé sous les impacts répétés de grêlons gros comme des balles de golf.
Au lever du jour, la belle vigne qui promettait une bonne récolte a laissé la place à un paysage complètement désolé. Il ne reste plus une seule feuille ni une seule grappe en fleur sur les ceps. Les vendanges seront symboliques. Dans cette langue de terre ravagée par la grêle,  les arbres ont perdu la moitié de leur feuillage, les herbes en bordure de route et les foins sont comme fauchés. les cultures, les maïs, les  champs de céréales, sont complètement dévastés, c'est un désastre pour les professionnels.

Le haut de la vigne la veille de la tempête.
Le haut de la vigne le lendemain de la tempête de grêle.

 Tout le haut de la vigne a été complètement broyé par les grêlons.

Le bas de la vigne la veille de la tempête.

Le bas de la vigne le lendemain de la tempête de grêle.

 Il en a été de même pour la partie basse. Les sarments ont été cassés, mis au sol et broyés.
 Les jeunes ceps ont particulièrement souffert.

Le jeune cep comme tous les autres a été complètement lacéré.
Ce plant de l'année s'en remettra t-il ?
 Les vieux ceps n'avaient jamais vu un tel acharnement de la nature.

Un beau cep complètement lacéré.


















Les marques des grêlons ont visibles sur ce piquet.
Autour de lui tout est ravagé.
Le matériel a aussi souffert.

La caravane est constellée de creux. Le volet a véritablement explosé.




La borne incendie plantée au carrefour voisin a perdu sa peinture.

Les étiquettes en bois, sont coupées en 2.


Le pluviomètre n'a pas résisté.
2 grêlons au moins ont perforé l'entonnoir.

Les actions immédiates

La consternation a été de courte durée, il fallait intervenir vite pour aider mes petits bonzaïs à se remettre sur pied. Mais quoi faire ?
Si l'on réfléchit un peu, on perçoit que ce n'est pas la première fois que la végétation est soumise à ce type d'épreuve. Au cours des centaines de milliers d'années, il y en a eu des orages violents et même des pires sans doute et les plantes ont survécu. Mais ces ceps de vigne, bien que des végétaux, ont tellement été manipulés par l'homme qu'ils n'ont plus grand chose de naturel, tout au moins dans leur port et leur conduite végétale. Mais restons modeste et faisons confiance à la nature qui saura guérir ces plaies.
Un nettoyage rapide des sarments à moitié arrachés, lacérés ou déchiquetés a été effectué. Un traitement à la bouillie bordelaise avec en même temps le broyage au sol des branches et feuilles par le passage de la tondeuse s'est imposé pour redonner à la vigne un aspect moins chaotique. Les ceps sont fragilisés, espérons que ce traitement va ralentir l'apparition des maladies sur les plaies et le feuilles déchirées.

La réaction de la vigne

Quelques jours après la tempête, la vigne a maintenant l'aspect d'une vigne au mois d'avril, peu après le débourrage. Les sarments sectionnés par les grêlons pleurent. De nouveaux bourgeons apparaissent sur de nombreux ceps. Sur d'autres, il ne se passe encore rien, ils sont comme morts. Les boutures qui venaient juste de faire leurs premières pousses n'ont plus rien, vont-elles prendre ?
Il faut écheniller avec beaucoup d'attention, car la forte poussée de sève de la vigne en pleine végétation provoque la formation de sarments un peu partout depuis la base des pieds.

Des conséquences graves

De nombreux ceps ne vont pas survivre, en particulier les jeunes plantations qui ont beaucoup souffert. J'avais trouvé des rigets  d'anciens plants, tels des rayons d'or, des rois des blancs, de l’Othello même qui n'existait pas dans la vigne et que j'avais plantés au printemps pour enrichir la collection. Vais-je pouvoir en sauver quelques uns, pourrais-je en retrouver d'autres ?
Cette année, suite à un climat printanier propice, les ceps étaient garnis de nombreuses grappes en fleur, cela promettait une bonne récolte. J'étais fier et admiratif, la vigne ressemblait à quelque chose. Tout a disparu. Il ne restera pas même une cassette de vendange à ramasser. Alors, adieu les vendanges, nous ferons la fête autrement.
Et puis, les sarments ont été détruits. De la belle taille en gobelet ou Guillot il ne reste rien. L'allure des ceps même va être modifiée. Retrouveront-ils une belle allure ? La taille de l'année prochaine sera de ce fait très délicate.
Même les vendanges de l'an prochain paraissent bien mal engagées.

Gardons espoir et restons attentifs, cette vigne vieille de plus de 150 ans ne peut pas disparaître comme ça.