Vers 5 h du matin, un orage
terrible s'est abattu sur le vigne de la Haumuche. Pendant plus de 20
minutes, une pluie de grêlons énormes a tout ravagé sur son passage. Un
nuage d'environ 5 km de largeur se déplaçant d'ouest en est, en
provenance de Lusignan, Poitiers, Montamisé a survolé la Haumuche, le
bourg de Bonneuil-Matours, le Trait et aussi la Grève pour filer vers
Monthoiron.
 |
Par endroits des congères se sont formées,
elles résistent au soleil du lendemain. |
 |
12 heures après l'orage, on trouve encore des grêlons
gros comme des balles de golf. |
État des lieux
La grêle, d'une violence comme je n'avais jamais
vue, a tout broyé sous les impacts répétés de grêlons gros comme des
balles de golf.
Au lever du jour, la belle vigne qui promettait
une bonne récolte a laissé la place à un paysage complètement désolé. Il
ne reste plus une seule feuille ni une seule grappe en fleur sur les
ceps. Les vendanges seront symboliques. Dans cette langue de terre
ravagée par la grêle, les arbres ont perdu la moitié de leur feuillage,
les herbes en bordure de route et les foins sont comme fauchés. les
cultures, les maïs, les champs de céréales, sont complètement dévastés,
c'est un désastre pour les professionnels.
 |
Le haut de la vigne la veille de la tempête. |
 |
Le haut de la vigne le lendemain de la tempête de grêle. |
Tout le haut de la vigne a été complètement broyé par les grêlons.
 |
Le bas de la vigne la veille de la tempête. |
 |
Le bas de la vigne le lendemain de la tempête de grêle. |
Il en a été de même pour la partie basse. Les sarments ont été cassés, mis au sol et broyés.
Les jeunes ceps ont particulièrement souffert.
 |
Le jeune cep comme tous les autres a été complètement lacéré. |
|
 |
Ce plant de l'année s'en remettra t-il ? |
Les vieux ceps n'avaient jamais vu un tel acharnement de la nature.
 |
Un beau cep complètement lacéré. |
 |
Les marques des grêlons ont visibles sur ce piquet.
Autour de lui tout est ravagé. |
Le matériel a aussi souffert.
 |
La caravane est constellée de creux. Le volet a véritablement explosé.
|
|
|
 |
La borne incendie plantée au carrefour voisin a perdu sa peinture. |
 |
Les étiquettes en bois, sont coupées en 2. |
 |
Le pluviomètre n'a pas résisté.
2 grêlons au moins ont perforé l'entonnoir. |
Les actions immédiates
La consternation a été de courte durée, il
fallait intervenir vite pour aider mes petits bonzaïs à se remettre sur
pied. Mais quoi faire ?
Si l'on réfléchit un peu, on perçoit que
ce n'est pas la première fois que la végétation est soumise à ce type
d'épreuve. Au cours des centaines de milliers d'années, il y en a eu des
orages violents et même des pires sans doute et les plantes ont
survécu. Mais ces ceps de vigne, bien que des végétaux, ont tellement
été manipulés par l'homme qu'ils n'ont plus grand chose de naturel, tout
au moins dans leur port et leur conduite végétale. Mais restons modeste
et faisons confiance à la nature qui saura guérir ces plaies.
Un
nettoyage rapide des sarments à moitié arrachés, lacérés ou déchiquetés a
été effectué. Un traitement à la bouillie bordelaise avec en même temps
le broyage au sol des branches et feuilles par le passage de la
tondeuse s'est imposé pour redonner à la vigne un aspect moins
chaotique. Les ceps sont fragilisés, espérons que ce traitement va
ralentir l'apparition des maladies sur les plaies et le feuilles
déchirées.
La réaction de la vigne
Quelques jours après la tempête, la
vigne a maintenant l'aspect d'une vigne au mois d'avril, peu après le
débourrage. Les sarments sectionnés par les grêlons pleurent. De
nouveaux bourgeons apparaissent sur de nombreux ceps. Sur d'autres, il
ne se passe encore rien, ils sont comme morts. Les boutures qui venaient
juste de faire leurs premières pousses n'ont plus rien, vont-elles
prendre ?
Il faut écheniller avec beaucoup d'attention, car la
forte poussée de sève de la vigne en pleine végétation provoque la
formation de sarments un peu partout depuis la base des pieds.
Des conséquences graves
De nombreux ceps ne vont pas survivre,
en particulier les jeunes plantations qui ont beaucoup souffert. J'avais
trouvé des rigets d'anciens plants, tels des rayons d'or, des rois des
blancs, de l’Othello même qui n'existait pas dans la vigne et que
j'avais plantés au printemps pour enrichir la collection. Vais-je
pouvoir en sauver quelques uns, pourrais-je en retrouver d'autres ?
Cette
année, suite à un climat printanier propice, les ceps étaient garnis de
nombreuses grappes en fleur, cela promettait une bonne récolte. J'étais
fier et admiratif, la vigne ressemblait à quelque chose. Tout a
disparu. Il ne restera pas même une cassette de vendange à ramasser.
Alors, adieu les vendanges, nous ferons la fête autrement.
Et
puis, les sarments ont été détruits. De la belle taille en gobelet ou
Guillot il ne reste rien. L'allure des ceps même va être modifiée.
Retrouveront-ils une belle allure ? La taille de l'année prochaine sera
de ce fait très délicate.
Même les vendanges de l'an prochain paraissent bien mal engagées.
Gardons espoir et restons attentifs, cette vigne vieille de plus de 150 ans ne peut pas disparaître comme ça.