dimanche 31 mars 2013

Au gui l'an neuf, l'épilogue des hôtes indésirables.

De l'origine des drôles de bestioles. 
La suspicion qui régnait sur certaines bestioles capables de faire crever les ceps de la Vigne de la Haumuche (VDLH, "louée soit-elle"*) est levée. Rappelez-vous, dans mon message du 18 février dernier intitulé "Des hôtes indésirables", j'évoquais de drôles de choses trouvées sur un piquet de vigne a proximité d'un beau cep de Côt brutalement décédé. Lui même avait côtoyé un autre cep de la même noblesse prestigieuse, et décédé dans les mêmes conditions l'année précédente. C'est lorsque que j'ai découvert les mêmes choses, sur un sarment au moment de la taille que des pistes de recherche se sont naturellement ouvertes à mon esprit. J'en subodorais une origine plutôt végétale. Des échantillons ont été confiés à mon expert en biologie environnementale "Capitaine Roland" (Je l'appelle Capitaine, car Roland est aussi mon Capitaine d'équipe et glorieux partenaire de golf ! J’arrive très rarement à le battre à la loyale..). Vu l'aspect de ce dernier prélèvement, je lui suggérais de regarder du côté du gui... Roland en a tiré les belles photos que voici :

Les choses prélevées sur un sarment fraîchement taillé ne sont pas autre chose que des graines de gui engluées dans une fiente d'oiseau. La fiente a séché et les graines commencent à germer. .

On distingue nettement  la racine verte de la graine de gui qui perfore l'écorce du pampre de la vigne.
 Ce ne sont pas des pénis qui sortent de grosses cochenilles (fantasme de vieux vigneron.), ce sont des graines de gui en pleine germination. Le mode de reproduction du gui est assez surprenant. La graine, toxique pour l'homme, doit passer par l'estomac de l'oiseau pour germer ensuite. Et pas n'importe quel oiseau me dit mon expert. La grive sécrète des sucs qui digèrent la pulpe et préserve la graine. ce n'est pas le cas de tous les oiseaux. Le merle je crois, produit des sucs puissants qui dissolvent tout.
Et voilà, le mystère est levé, ce n'est pas ça qui a fait crever mes 2 ceps. Il me faudra trouver autre chose.

Des hôtes plutôt désirables.
L'autre jour, alors que je finissais d'attacher la vigne, le contrôleur des travaux finis est venu inspecter la vigne. Un beau faisan de Colchide,  a doucement, mais vraiment tout doucement, traversé la vigne juste à côté de moi.
Un beau faisan de Colchide - Phasianus colchinus - (pour Anna, mon autre experte en biologie)
traverse la vigne à pas mesurés. Il est à quelques mètres de moi, pendant que j'attache la vigne.

Je lui ai demandé si tout se passait bien, si  je faisais du bon travail. Il ne m'a même pas répondu, trop fier, trop arrogant ou probablement trop captivé par la belle faisane qui l'attendait près du buisson voisin.
C'est lui que j'entends souvent. Je confonds son chant éraillé avec le bruit caractéristique que produit le fil de fer frottant le long des cavaliers de soutien, lorsqu'on arrache brutalement les sarments taillés qui sont retenus par quelques philambins** coriaces enroulés autour du fil.
 Lui au moins, le faisan, il prend soin de passer sous les fils de fer. Ce n'est pas comme le sanglier, rien ne l'arrête lui. Lorsqu'il veut soulever une touffe d'herbe pour y manger goulument une famille de vers de terre, il passe d'un rang à l'autre en poussant le fil de fer, arrachant quelques cavaliers au passage. J'ai dû en remettre un certain nombre. J'espère qu'il ne recommencera pas, car bientôt les yeux vont éclater, la vigne va débourrer et là les bourgeons sont très fragiles, ils tombent à la moindre vibration.

Le printemps très en retard
L'hiver 2012-2013 est très long, trop long. Nous sommes à Pâques, d'habitude les cerisiers du jardin sont en pleine fleur et on entend le coucou chanter dans la vigne. Cette année, rien, la vigne est muette et les bourgeons figés. Heureusement finalement car il y a encore des gelées assez fortes le matin. La nature s'adapte. Moi, je dois m'adapter aussi en repoussant certains travaux tel le remplacement des ceps crevés. Restons patients.

  • * La VDLH "louée soit-elle". J'ai honoré la vigne de la sorte par une expression inspirée de ma jeunesse, quand j'étais étudiant à Poitiers, sympathisant de l'ordre du Bitard "Loué soit-il". Et bien, les bitardiers m'ont copié en retour car c'est une fille, sans doute pour la première fois, qui est Grande Bitardière et les membres de cette confrérie fort honorable ont dû féminiser l'éloge.
  • ** les philambins : J'ai trouvé ce nom tout récemment dans un article de la NR. Le ou la journaliste définit ce mot comme la traduction, en patois Poitevin, de la vrille de la vigne. je ne me souviens pas que mon grand-père ait utilisé ce vocable, peut-être le prononçait-il et que j'entendais "File, bambin...".





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