dimanche 24 mars 2013

La taille de la Vigne de la Haumuche, la fin de l'opération

Le bilan de la taille
La campagne de taille 2013 s'est achevée les 12 et 13 mars. Le 12 au matin environ 50 ceps ont été taillés et le reste le lendemain.
Si on fait le bilan de cette opération, ce sont 1000 ceps environ qui ont ainsi été préparés pour répondre aux mieux aux exigences de la qualité et surtout de la beauté de la vigne. Je ferai un décompte plus précis une autre fois.
Cette taille c'est aussi une activité intellectuelle stimulante. Chaque cep ou presque demande réflexion, "Vais-je laisser ce bois ou celui-ci ?" ; "Si je charge trop, ça va le fatiguer". Je me lève, regarde l'harmonie du pied "Bon ça ira comme ça !"ou bien "J'en ai vraiment trop laissé, allez supprimons ce bois..." Rien n'est répétitif, heureusement car je hais le travail de routine, il me faut du changement, de l'inventif, des situations à choix multiples. Alors les nombreux cépages et aussi la grande variété de conduite de taille (bien que globalement j'ai expliqué que cette taille était basée sur une ou 2 idées simples) me comblent de petits plaisirs. Il y a même parfois un peu de stress ou de tension, "Zut, j'ai coupé le chicot trop court !", "Mais pourquoi n'ai-je pas laissé ce bois ?". Mais finalement ce n'est rien de bien grave. On arrangera ça l'année prochaine, il faudra juste réfléchir un peu.
La taille c'est comme gouverner, il faut prévoir et non prédire (j'y tiens) à court et long terme. Il convient de préparer la fructification de la saison qui débute, mais aussi la taille de l'année prochaine (rappelez-vous : bois, vieux bois, très vieux bois...) et la conduite à plus long terme pour obtenir des ceps bien équilibrés. Pas trop hauts sur pied, ils ne profiteront pas de la chaleur du sol. Ni trop petits, ils seront invisibles si l'herbe pousse. 
Voilà, ça y est, je les ai bien bichonnés tout ces petits bonzaïs, je suis satisfait du résultat. J'espère que je ne me suis pas trop trompé.
Mais c'était un réel plaisir. cela fait maintenant 6 années que j'ai pris en main cette taille et maintenant je la sens bien cette vigne. Les ceps ont une allure qui me plait bien, je comprend les tailles précédentes et bien souvent la coupe de l'année est évidente et simple à réaliser. L'application de la théorie se fait tout naturellement. J'espère qu'il en sera ainsi l'année prochaine et les suivantes.
On va peaufiner la préparation maintenant en attachant les bois...

Que faire des sarments ?
Comme l'année dernière d'ailleurs, lors de la taille, j'ai fait suivre une brouette (les fans du blog ont dû l'apercevoir à plusieurs reprises) dans laquelle je mettais mes outils (sécateur de secours, désinfectant, gros sécateur, cisaille à branches, scie à élaguer, plan de la vigne...) mais aussi les sarments coupés. 3 ou 4 fois par rang, j'allais vider la brouette dans la petite remorque et transportais le tout jusqu'à la maison.
Georges, l'ami d'Hélène Penot, m'a dit que dans les grands crus de Touraine, les vignerons recrutaient des ramasseurs de bois, pour récupérer les sarments coupés et les sortir de la vigne. Parfois j'en rêve, que de temps gagné, mais la vigne supporterait-elle l'intrusion d'amateurs dans ce haut lieu, "ce Haut Muche" (Tiens d'où vient ce nom, La Haumuche ?), elle pourrait s'en offusquer la vigne car elle est bien susceptible !
Les sarments sont ensuite passés dans un petit broyeur électrique pour les transformer en "Bois Raméal Fragmenté" dit BRF (sic).
Le  broyeur à branches et la remorque débordant de sarments.
180 kg de BRF ont ainsi été récupérés.

Ce paillis est retourné dans la vigne et répandu au pied des ceps. L'année dernière j'en avais mis une couche pas très épaisse dans un rang (l'extrémité Sud du rang 5 Nord, pour être précis !!). Cette année j'ai protégé les ceps poussant dans le rang diagonalement opposé (rang 1 Nord, extrémité Nord !!). J'en ai mis plus épais pour voir, une bonne couche mais ça en couvre moins long, un bon tiers du rang seulement..
Le BRF est répandu au pied des ceps.
La crainte à avoir c'est que ces sarments broyés sont très probablement porteurs de maladie. Il est vrai que l'an dernier l'épidémie de mildiou (coucou Grand Mildiou !) et surtout de suette (oïdium pour les étrangers !) a été violente et de nombreux sarments sont sans doute porteurs de mycélium (maladies cryptogamiques = champignon = mycelium). Tant pis, on verra bien. J'ai mis ce paillage sur des ceps plutôt résistants aux maladies. dans ce rang ce sont principalement des Noah qui ont été plantés.
Ah ! oui, il va falloir que je la fasse cette rubrique sur les Noah ! 
Chaque fois que j'évoque la VDLH*
on me demande, s'il y pousse des Noah.
Et puis il faut que je réponde au message de Stéphanie.  
*- je ne dis pas à quoi correspond ce sigle pour la première fois -
Il faudra rester vigilent et surveiller l'apparition de maladie dans ce coin là.

A propos de maladie, j'ai imaginé un petit dispositif pour désinfecter mes outils de coupe. Les spécialistes demandent de bien désinfecter les sécateurs et autres outils entre chaque plante, mais je ne me suis pas bien renseigné pour savoir comment ils font. Alors moi, j'ai vidé un petit flacon d'éthanol (le produit qu'on trouve partout depuis l'épidémie de grippe A pour se désinfecter les mains.) dans un sachet plastique pour congélateur qui se ferme bien et qui contenait du papier essuie tout. Alors, de temps en temps, je frotte mon sécateur avec le papier imbibé, pas systématiquement, mais surtout quand je viens de tailler un cep qui a été bien malade, c'est toujours ça.

La taille est achevée, j'en suis bien content, il n'y aura plus qu'à terminer les travaux de printemps un autre jour. En attendant, je contemple le résultat. Au printemps, le coucher de soleil est encore plein Ouest et je peux profiter de son éclat bien rougeoyant jusqu'aux derniers instants du jour, en sirotant une petite bière

1 commentaire:

  1. J'ai pas bien compris comment la grippe A avait pu arriver jusqu'à la Haumuche, mais bon...
    Et pourquoi pas chausser les ceps de masques anti-SRAS ?!

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